“Point de contact” présente des dessins réalisés par l’artiste français Emmanuel Henninger. Vivant et créant en Arménie depuis des mois, l’artiste ne dévie pas de son intérêt antérieur pour le paysage, le considérant comme un témoin de l’activité humaine.
Le paysage est traditionnellement l’un des genres les plus classiques et les plus émouvants des beaux-arts. En voyant une image de la nature, le spectateur s’identifie involontairement à l’environnement, se déplaçant mentalement même s’il s’agit d’un lieu inconnu mais néanmoins familier.
Dans un pays étranger peu familier, la nature devient un moyen de réviser son propre contexte local et sa perception. Que nous dit l’image de la nature ? En transférant des paysages apparemment entiers sur une seule surface de peinture, les deux premières œuvres sont considérées comme très naturalistes et impressionnantes.
Les deux paysages à grande échelle sont réalisés dans un style très classique, représentant les rochers de Geghard et les plaines de Jermuk. Avec un regard admiratif typique, l’artiste transmet la scène devant lui de la manière la plus complète possible. Elles nous transfèrent dans le lieu même, où l’on cherche encore à trouver un reflet des origines de la société locale, le contexte, incitant l’artiste à se référer à une autre technique, une autre façon de voir la nature.
Consciemment, Emmanuel Henninger trouve un nouveau point de contact avec la nature et le relie au nouvel environnement. Dans une série de petits dessins à l’encre de Chine, l’artiste explore une autre façon de connaître et d’interagir avec la nature. Si, dans le cas des deux premières œuvres, nous observons le paysage à partir d’une vue d’oiseau, ici, l’artiste/spectateur se retrouve devant d’énormes rochers ou arbres ! La question se pose involontairement de savoir si ce n’est pas cette petite partie que nous voyons et identifions souvent à nos images à travers les images monumentales. Est-il possible de voir l’ensemble dans un épisode ?