La dernière étape avant l’arrivé du Covid19 était Leipzig ! Plusieurs raisons m’ont conduit à venir en Saxe!
La première surtout était de voir un exemple de renaturation, ou de restauration d’une ancienne mine de lignite à ciel ouvert. Ici, il n’y a plus de paysages lunaires, ni d’énormes cratères dans le sol, mais plutôt un lac artificiel dédié aux pratiques sportives et de tourisme. Et qui malgré tout est rendu agréable et beau. Il y a même un port de plaisance…
Le lac de Cospuden ou « Cossi » pour les intimes a été pourtant une mine de lignite à ciel ouvert entre 1974 et 1990 et a permis l’excavation et l’exploitation de 87 millions de tonnes de lignite. Par la suite un collectif citoyen de 10 000 personnes (Stoppt Cospuden) à permis l’arrêt définitif de l’exploitation et la renaturation du site.
A la vue de cet espace « serein », on peine à imaginer auparavant un espace traumatisé. Il s’agit bien pourtant d’un site totalement artificiel qui est organisé par l’humain. Construit et anthropique. A cet espace on lui assigne une seconde nature. Que signifie maintenant l’état “sauvage” ou “premier” de la nature dans un espace naturel entièrement réorganisé par l’homme ? Que voit-on ? Qu’entend-on de différent ? Quelles relations entretenons-nous avec les milieux naturels? Artificiels?
L’idée de nature, largement interrogé au cours des siècles par les artistes, se trouve aujourd’hui à nouveau réinterprétée au contact des changements politiques, sociaux, industriels ou écologiques. Comment actuellement rendre compte de ce travail, ici de renaturation, de retour à une prétendue « pureté » ou à un état qualifié de « sauvage » ?